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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/215

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PERVERSE

Il semblait que l’émotion d’un jour avait brisé sa nervosité pour l’avoir exagérément tendue.

L’hiver venu, elle ne sortit guère. Ou bien, dans son coupé bien clos, avec Ketty, emmitouflée de fourrures, quelquefois, par le soleil, elle allait à Longchamps.

Un jour, son mari vint voir Paula et l’informer qu’il partait pour l’Italie.

Elle apprit par lui que son père y était déjà avec Suzanne.

Paula eut comme une augmentation de joie à cette nouvelle qui la faisait plus seule encore.

Et quand de San-Pedro l’eut quittée, elle prit dans ses bras Ketty, la serra étroitement sur son cœur et goulûment l’embrassa.

Cependant, elle se trouvait lasse, abattue, faible. Elle aimait rester de longues heures étendue sur sa chaise longue ou demeurer couchée tard, le matin dans son lit.

Elle s’était apâlie aussi, ses yeux s’étaient agrandis dans son visage émacié.