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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/225

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PERVERSE

quait un point où elle posait son sourire.

Du jour d’initiation à l’heure de lassitude, elle recueillait une jolie moisson d’abondantes extases ; elle avait autour de ses lèvres une tumultueuse orchestration de baisers ; elle avait à l’entour de ses seins une musique de caresses délicieuses et, maintenant, seule dans sa chambre, après les derniers baisers de Robert, elle savourait le choc de frissons chatouilleurs qui glissaient le long de ses reins et la faisaient se tordre à l’éclosion d’ombres spasmodiques.

Elle sentait qu’elle aurait été heureuse de recommencer à parcourir le chemin déjà suivi. Elle se serait arrêtée plus longuement à certains buissons où embaumaient plus fort les églantines passionnelles, et, plus vite, aurait voleté par-dessus les baisers quelconques qui ne marquaient aucune place, parce qu’ils n’avaient eu qu’une insipide saveur.

Et, à cheval sur son imagination galopante, les yeux fermés, appuyée sur le dos-