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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/229

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PERVERSE

— Et vous êtes venu me voir !

— Si c’est auprès de vous que j’ai trouvé ce qui rapproche le plus…

— Vous êtes un flatteur.

— Pourquoi ? N’avons-nous pas eu, Paula, des heures aussi belles que les heures les plus belles qu’un homme puisse espérer dans la compagnie d’une femme aimée ?

— N’exagérez pas. D’ailleurs, mon cher, moi qui veut rester franche, je n’ai pas trouvé ce nec plus ultra de joie…

— Vous êtes cruelle ou manquez de mémoire.

— Non, je pensais à nos plaisirs, et aux autres, justement quand vous êtes entré ; je cherchais le point culminant qui peut dominer dans mes fantaisies d’amour, et ce n’est point dans votre compagnie que je le trouvais. Vous n’avez que le la de la musique du plaisir, mais vous n’avez jamais atteint l’ut supérieur, l’ut rêvé. Oh ! les hommes ! Vous croyez que vous possédez le don de produire les joies parfaites, incomparables…