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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/231

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PERVERSE

— Pourquoi vous plaire à être méchante ?

— Pas de bêtises, mon cher, allez, j’écoute.

— Puisque vous le voulez, sachez donc que je cherche, sans pouvoir la trouver, une perle. Je voudrais quelque chose de neuf…

— Je ne puis être celle-là.

— Quelque chose d’innocent, de pur. Je l’élèverais, je la façonnerais à la vie, à la mienne, je l’aimerais un peu comme une enfant, un peu comme une femme, et je ferais tous mes efforts pour la rendre heureuse. J’ai couru les boulevards, les boîtes où l’on s’amuse, j’ai guetté les sorties d’ateliers, je n’ai rien trouvé. Oh ! si, j’ai bien goûté à des fruits qui se disaient intacts, mais, avant même que d’y mordre, je sentais que je me trouvais en face de restes, déjà !

— Et votre ancienne maîtresse, devenue ma belle-mère ?

— Suzanne de Chantel, devenue Madame