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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/236

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PERVERSE

était l’être idéal, le cher bienfaiteur, et elle lui prodiguait sa fougue, sa rage, sa folie avec une générosité aussi grande que son exigence même.

Ce n’était qu’après le ite missa est, après la somnolence des voluptés, au lever d’amour qui la soulevait de sa couche les yeux battus et la lèvre rouge, qu’elle pesait la valeur du soldat avec lequel elle avait combattu.

Et bien peu trouvaient grâce devant la hauteur de sa conception, et, elle, la féconde affamée, se considérait comme l’instrument dont on n’avait pas encore touché l’ultime sensibilité.

Cependant, le mélange des baisers cueillis aux lèvres du masseur Robert et sur la bouche du marquis de Plombières la régalaient étrangement. L’un était le complément de ce qui manquait à l’autre, ils étaient l’union-fait-la-force de la devise connue.

— Un seul qui serait les deux à la fois, pensait Paula.