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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/243

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PERVERSE

faire le travail de Frédéric, qui, disait-il, « traduisait en allemand pour le compte de Madame de San-Pedro. »

Le lendemain, laissant Ketty aux soins de la nourrice, elle annonçait qu’elle partait pour l’Italie où elle achèverait l’hiver.

Elle se fit accompagner de Frédéric, habillé chez un tailleur de l’avenue de l’Opéra, elle fit retenir un coupé-lit pour elle et pour lui, sans se cacher, et, déjà, à la gare, elle le traitait comme son mari : c’est généralement la fonction réservée aux amants, en voyage, à moins qu’ils ne passent pour des oncles ou pour des neveux, suivant l’âge.

Elle avait oublié de prévenir même de Plombières, qui, venu le lendemain, apprenait d’un valet, jaloux de la bonne fortune de Frédéric, que « Madame avait enlevé un autre domestique et avait filé pour l’Italie », le pays de l’amour.

— Veuf encore, gémit le marquis. Allons, je vais encore me mettre à la chasse de mon oiseau rare.