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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/253

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PERVERSE

— Ah ! Et vous êtes très riche ?

— Très riche.

— J’ai cependant besoin de réfléchir. C’est grave.

— Le temps de dîner.

— Soit.

Une heure plus tard, chez Joseph, dans un cabinet bien tiède, devant une petite table éclairée de lampes de couleur, ils dînaient.

De Plombières érectait de joie.

— Enfin, se disait-il, je suis miché.

Il avait ôté le chapeau de Margot, dénoué ses magnifiques cheveux blonds et or qui croulaient en ruisseaux sur ses épaules.

Et les grands yeux de la jolie fille, de grands yeux roux et doux et beaux s’enflammaient au champagne qui moussait dans les flûtes ; sa bouche arquée et fine, charnue pourtant, s’empourprait au contact de la liqueur divine. Elle était heureuse de faire la fête dans un coin chic, avec un marquis calé.

À un semblant de question de Gaston :

— Eh bien ! c’est ce qui vous trompe,