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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/260

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PERVERSE

dans sa gorge et dans ses baisers, et cependant redoutait la possession du géant qui la ferait et la faisait pleurer.

Et Paula, dans un effort de sadisme, aimait la peine mélangée de plaisir qui naissait de l’union d’elle, brebis humaine, et de lui, étalon humain.

Avec une désinvolture de seigneur, Chi-Long fut l’entretenu de sa maîtresse. Sa fortune était son corps, elle le dota de poignées de louis. Elle en avait fait son domestique d’amour ; il devint son maître payé.

Méprisant la femme parce qu’elle était faible, l’homme la battait, la rouait de coups à travers les étreintes. Il la meurtrit horriblement, il bleuit ses reins à force de serrements trop longs ; il semblait vouloir étrangler son corps de femme dans ses bras lourds de muscles ; il ensanglantait les lèvres de Paula sous son baiser de brute ; et n’écoutant ni prières, ni supplications, il allait jusqu’à l’ivresse, jusqu’à la satisfaction de son égoïsme, passant par-dessus les soupirs, par-dessus les larmes, par-dessus