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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/275

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PERVERSE

— Faut-il aller chercher une voiture à Madame ?

— Non, dit Margot, j’en prendrai une à la station de la rue de Prony.

En effet de la rue de Chazelles à la porte du Parc Monceau, il n’y en avait que pour deux minutes. Dehors, il faisait froid, mais le ciel était pur, et tout autour de la lune scintillaient les étoiles.

De son pas alerte et vif, frappant le bitume glacé, Margot se dirigea vers le lieu du rendez-vous.

Tout près de la baraque close de la marchande de fleurs, un fiacre stationnait. Le long des grilles du Parc, elle vit un homme dans un manteau, le col relevé, qui marchait, elle reconnut le comte de Saint-Croze, et après avoir jeté un regard à droite et à gauche sur le boulevard de Courcelles, après s’être retournée pour observer la rue de Prony, complètement déserte, elle marcha droit sur le comte, qui, l’ayant reconnue, venait à sa rencontre.