Aller au contenu

Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
270
PERVERSE

— Je désespérais, madame… merci, j’ai arrêté une voiture.

— Non, dit Margot, faites-la nous suivre, et si vous voulez, nous marcherons un peu.

— Prenez mon bras, dit le comte.

— Non, j’aurais froid aux mains et j’ai un manchon,

Le fiacre les suivait à quelques pas.

Près l’un de l’autre, le comte et Margot causaient.

— Que voulez-vous ? dit Margot. Parlons sérieusement. Vous dites que vous m’aimez ; mais savez-vous quelle est ma situation et quels risques je cours ?

— Oui, madame, je vous aime, je sais que vous êtes la maîtresse du marquis de Plombières, lequel subvient à vos dépenses et à votre luxe. Je suis prêt, si je vous prie d’accepter l’amour que j’ai pour vous, de le remplacer absolument.

— Il fait froid, dit Margot, montons en voiture.

Quand ils furent assis l’un contre l’autre.