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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/278

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PERVERSE

Le comte de Saint-Croze ouvrit une glace de fiacre et dit au cocher.

— Rue Fortuny, au coin de l’avenue.

Et, dans une ravissante garçonnière, de Saint-Croze s’enferma avec Margot. Il y avait des fleurs, il y avait du feu dans les chambres et un souper était servi.

— Vous m’attendiez donc ? dit Margot étonnée.

— Oui, je t’attendais, Margot, parce que l’amour a des pressentiments qui ne trompent jamais.

Et pendant qu’il déboutonnait les bottines de la maîtresse prochaine, et que, dans ses mains, il réchauffait ses mains, semant des caresses dans la soie parfumée, Margot pensait à la tête que ferait de Plombières, le lendemain matin, quand il apprendrait qu’elle avait découché et qu’elle n’était pas rentrée.

— Je pourrai toujours, si j’ai besoin de lui, plus tard, lui faire croire que, sachant le contenu de la lettre, prise de jalousie, j’étais partie parce que je l’aimais trop.