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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/277

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PERVERSE

— Un baiser, voulez-vous ? demanda Saint-Croze.

Elle lui tendit la joue, mais il mordit aux lèvres.

— Vous êtes un honnête homme et vous ne voudriez pas me tromper ? dit Margot.

— Je suis marié, répondit le comte ; sans toucher à la fortune de ma femme, j’ai plus de trois cent mille livres de rente, je partage avec vous, si je ne vous déplais pas trop.

— Je ne connaissais pas votre fortune, dit Margot, mais si je suis venue c’est qu’au contraire vous me plaisez beaucoup.

Le comte l’embrassa encore, et plus longtemps, dans le fond de la voiture, enlacés, leurs lèvres restèrent unies.

— Ce soir, je rentrerai à l’hôtel, j’ai quelques milliers de francs en bijoux à prendre et je suis à vous.

— Laissez cette bagatelle au marquis. Margot, ils lui serviront pour celle qui vous succédera.

Je vous garde et vous emporte.