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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/302

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PERVERSE

oiseaux, ainsi que les oiseaux ils aiment chanter aux fleurs revenues et aux premiers bourgeons.

Les promeneurs regardèrent avec effroi Paula. Pâle et amaigrie, plus maigre encore parce qu’elle était grande, elle ressemblait à un fantôme revenu de la tombe. Et Ketty, si rose, si fraîche, si mignonne, soulignait encore, à cause de sa radieuse magnificence, le misérable délabrement de sa mère.

Elle seule ne sentait pas le mal qui la rongeait.

Lorsqu’elle rentrait de ses promenades, fatiguée par l’air absorbé, par l’air trop vif du Bois, elle se laissait tomber sur sa chaise longue pour dormir.

Sa voix était devenue diaphane, douce et mélodieuse, il semblait qu’elle ne parlait qu’à travers un sourire, et que ce sourire tamisait sa parole pour ne laisser s’envoler que les plus douces notes.

Rosé et transparent, son visage avait l’empreinte nacrée qui colore les vieux ta-