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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/305

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PERVERSE

— Et Ketty va bien ?

— Très bien, elle est jolie, jolie, jolie. Mais, moi ?

— Madame, vous n’êtes point malade, point malade, je m’étais trompé. Mais il faut des distractions, du plaisir. Il ne vaut rien de rester ainsi enfermée, sortez, amusez-vous. C’est la gaieté qui manque à votre vie.

Quand il fut sorti, sur le palier, il rencontra une camériste.

— Eh bien ? demanda la femme.

— Elle est perdue, absolument, irrévocablement ; je suis étonné qu’elle soit encore debout.

— Poitrinaire ?

— Oui, et sans remède.

Paula s’était remise à la fenêtre et ses yeux fixaient encore le soldat en faction.

Il était près de quatre heures, et l’hôtel de la Place estompait de son ombre le carré de la place Vendôme.

Paula sonna sa femme de chambre.

— Habillez-moi, dit-elle, je vais sortir.