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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/306

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PERVERSE

Une demi-heure plus tard, elle était dehors. Elle passa devant la sentinelle et l’examina. La sentinelle était jeune et jolie, blonde, avec des yeux bleus très doux.

Paula revint sur ses pas, regarda sous la porte où d’autres soldats, ceux du poste, fumaient des cigarettes, assis sur des bancs.

Une femme attendait auprès d’un réverbère, elle était jeune et laide, Paula passa.

— Comme il fait froid ! pensa-t-elle.

Elle gagna, sous les arcades, la rue de Rivoli.

Maintenant il faisait presque nuit.

Elle allait rentrer à l’hôtel, lorsqu’elle aperçut un soldat d’infanterie de marine, qui, les mains dans ses poches, une cigarette à la bouche, revenait sans doute du gouvernement militaire.

Paula s’arrêta pour le regarder passer. Elle souriait en le regardant.

Le marsouin sourit à son sourire et la dépassa. Après quelques pas, il se retourna ; Paula s’était retournée et le regardait