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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/308

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PERVERSE

— Ça biche ! je te suis.

Il roula une cigarette et l’alluma avec une allumette chimique frottée contre un pilier des arcades. Il fit les cent pas, pour tuer le temps, sifflotant un air de bastringue, les yeux allumés par la bonne aubaine.

Après avoir fouillé dans les poches de sa tunique, il tira ses gants de coton blanc :

— Faut se mettre bien pour entrer dans le monde des paroissiennes à l’aise, dit-il. La cigarette brûlée, les gants mis, il se dirigea vers l’hôtel.

Un laquais en livrée était sur la porte :

— Vous allez ? demanda-t-il.

— Au premier, chez ma cousine, la porte en face.

— Chez Madame de San-Pedro ?

— Probable ! oui. Et puis, continua le marsouin, est-ce que ça te regarde, toi, où je vais ? Est-ce que je te demande, moi, ce que tu fais là ?

— Mais, monsieur…

— Il n’y a pas de « mais, monsieur ».