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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/317

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PERVERSE

couvrait sa poitrine, un faible souffle saccadé pourtant, enflait ses narines, qui étaient aussi teintées de sang.

Effrayé, les yeux arrondis, affreusement ouverts, il fixait Paula.

Immobile, debout, impuissant à faire un mouvement, les bras ballants, le corps lâche, la tête lourdement penchée, la bouche saliveuse ouverte, débraillé, sale, la moustache sanglante, il regardait encore, attendant, sans savoir pourquoi.

Enfin, ayant peur de comprendre, il se précipita sur Paula, la secoua, l’appela :

— Parle donc, allons, parle, qu’as-tu ?… réponds-moi… bon sang de bon sang ! Mais parle donc !

Paula ne parlait pas et ne bougeait plus. Le sang aussi avait cessé de couler, déjà il brunissait, dans un peu d’écume, aux coins de ses lèvres.

— Morte ! cria le soldat affolé. Elle est morte ! Elle est morte !

Et sans rajuster ses vêtements, il se pré-