Aller au contenu

Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/316

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
310
PERVERSE

taient avec rage, frénétiquement scellés par le baiser, nerveusement unis dans leur chasse à travers le paradis des extases et des béatitudes infinies.

Il voulait fuir la joie, elle le gardait à sa joie ; elle repoussait son plaisir, il voulait du plaisir. Et sabbatiquement hurleurs, comme des dieux ivres de splendeur et d’amour, yeux clos, bouches sèches, fronts brûlants, soupirs sifflants, ils allaient, allaient toujours.

Lorsque, tout à coup, Paula poussa un cri terrible.

L’homme bondit.

Il avait le visage inondé de sang. Paula lui avait lancé au visage un flot de la liqueur rouge.

Il regarda, terrifié.

Un mince filet de sang coulait encore entre les lèvres fermées de la femme et tombait sur le tapis.

Le soldat eut un regard imbécile.

Il eut peur de se sentir devenir fou.

Paula était pâle comme la chemisette qui