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PERVERSE

nation lui montrait comme le séjour pervers et merveilleux qu’elle souhaitait, elle fit, machinalement, contre son gré pourtant, les fatales visites aux monuments célèbres, aux musées, aux promenades, obéissant au guide qui s’empare de tous les étrangers.

Elle ouvrait les yeux, partout où elle était pour voir le vice, le vice promis, le vice cherché, et elle s’étonnait de ne le point apercevoir, et, au contraire, de trouver en tous lieux une perfection de tenue qu’elle n’attendait point de la Babylone moderne.

Le temps lui parut d’une longueur désespérante, malgré les distractions de chaque instant, malgré les changements de spectacle. Elle courut les théâtres, applaudit et s’ennuya, désolée de n’avoir point à côté d’elle quelqu’un auquel elle pût faire part de ses impressions.

Un soir, elle rentra à l’hôtel, fatiguée, lasse, écœurée.

Elle ne savait pourquoi.

Tout son corps souffrait.