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PERVERSE

Elle crut d’abord que c’était la cause d’une désillusion trop pénible : le plaisir qu’elle s’était promis et qu’elle ne trouvait pas, et qu’elle ne pouvait pas cueillir.

Un étrange désir d’amour la possédait.

Tiraillée dans ses sens, elle aspirait vers un retour aux joies passées, aux quelques joies du passé où elle n’avait pourtant que peu de souvenirs.

C’est en vain qu’elle lutta. Paula était malade, vraiment. Pâlie, les traits tirés, courbaturée, elle ne pouvait vaincre les ennuis d’un poids lourd qui semblait l’écraser.

Ses nuits avaient des sommeils accablants ; ses yeux étaient cernés ; faire sa toilette était un travail pénible. Elle n’était heureuse que, lorsqu’étendue sur sa chaise longue, elle s’amusait à ne penser à rien.

Cependant elle demanda le docteur de l’hôtel.

C’était un vieil homme, d’origine américaine, qui avait fait ses études en France et y était resté.

Tout de suites souriant, il lui dit :