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Page:Du Saussay - Perverse, 1896.djvu/99

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PERVERSE

les autres aux moments des charnelles chansons.

— Reste, lui dit-elle un soir.

— Non, dit-il, ma chère Paula, je ne puis rester.

Tu as donc une autre maîtresse que moi ?

— Je n’aime que toi.

— Cependant… ?

— J’ai une autre maîtresse que je n’aime pas, mais que je ne puis quitter.

— Je le veux, moi.

— N’insistons pas, chère Paulette aimée, je ne le puis, mais rassure-toi, je reviendrai demain. Toi seule posséderas ce que j’ai d’amour. Les heures lasses seront pour l’autre ; les heures bénies du plaisir, je te les apporterai toutes.

Et il l’embrassait, fermant la bouche de la femme avec d’avides baisers, la tenant dans son baiser pour l’enivrer encore du souvenir des joies à peine envolées, serrant son corps frémissant qui vibrait sous l’étreinte et se tordait comme une couleuvre au soleil du plaisir.