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SCULPTURE

son cadavre et prit pour demeure le tombeau de la malheureuse, dont les restes lui servaient de nourriture. Les habitants de ces lieux s’enfuirent alors de leurs maisons, tout épouvantés. Le bienheureux saint Marcel comprit que c’était lui qui devait triompher du monstre. Lorsque le serpent, sortant d’un bois, s’en revenait vers le sépulcre, Marcel se présenta devant lui en priant ; le monstre, dès ce moment, sembla demander grâce en baissant la tête et en agitant la queue ; il suivit ensuite le saint évêque pendant près de trois milles, à la vue de tout le peuple…… Alors saint Marcel lui parla ainsi avec autorité : « Dès ce soir, va-t-en habiter les déserts ou replonge-toi dans la mer », et puis on n’en a vu aucune trace[1].

La partie supérieure du pilier présente la forme d’une tour couronnée de tourelles, et percée d’ouvertures cintrées et ogivales. — Lors de la restauration de la porte Sainte-Anne, le pilier de saint Marcel dut être remplacé et l’original a été apporté à l’Hôtel de Cluny. La tôle du saint a été restaurée ainsi que celle du monstre et le bâton de la crosse. — Hr 4m,70.


57 à 59. — Chapiteaux, fragments d’architecture et de sculpture, épis, etc., provenant de Notre-Dame de Paris. — xiiie siècle.


60. — Fragment du grand bas-relief de Notre-Dame de Paris, l’Adoration des Mages. — xiiie siècle.


61. — Statue mutilée provenant de la décoration extérieure de Notre-Dame de Paris. — xiiie siècle.


62 à 74. — Statues mutilées de même provenance. — xiiie, xive, xve et xvie siècles.

Ces statues renversées à la fin du siècle dernier ont été retrouvées dans la rue de la Santé où elles servaient de bornes.


75 à 78. — Fragments divers provenant de l’ancienne décoration de la Sainte-Chapelle de Paris : 1° balustrades, fleurs de lis des balcons ; 2° lettres initiales ; 3° colonnettes. — xiiie siècle.


79 à 82. — Statues mutilées, en pierre, provenant de la décoration intérieure de la Sainte-Chapelle de Paris. — xiiie siècle.


83. 84. — Fragments de statues de même provenance, présentant encore quelques traces de peinture. — xiiie siècle.


85. — Chapiteaux, fragments de sculpture et d’architecture provenant de la Sainte-Chapelle de Paris. — xiiie siècle.


86. — Porche du cloître des Bénédictins d’Argenteuil, démoli en 1855, et donné au Musée par M. Rigaud, de Paris. — Style roman.

Un riche seigneur français nommé Ermanric, et Nummane, son épouse, dit l’abbé Lebœuf dans son Histoire du diocèse de Paris, fondèrent à Argenteuil, au viie siècle, un monastère de filles dont le roi Clotaire III approuva l’établissement vers l’an 665. Les fondateurs se soumirent dès lors à l’abbaye de Saint-Denis.

Plus tard, Charlemagne donna ce prieuré à l’une de ses filles, Théodrate, fondatrice d’une nouvelle institution de Bénédictines. Les incursions des Normands et des Danois le long des bords de la Seine devinrent, au dire de Dulaure, très fatales à la paix de ce monastère, et furent peut-être le germe des désordres scandaleux qui autorisèrent les prétentions de Suger, abbé de Saint-Denis, sur cette communauté. Il fit valoir les anciens droits des religieux

  1. Baron de Guilhermy, Itinéraire archéologique.