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NOTES.

Quant aux objets restituables, il eût suffi, à notre avis, de cette simple mesure d’ordre pour les acquérir légitimement et à jamais au musée qui les contenait : proclamer d’abord la conservation et même l’extension de ce musée et offrir en même temps la restitution à qui la réclamerait, en justifiant des droits personnels et intégraux, condition difficile à remplir, après vingt-cinq années de révolution ; puis, en donnant l’avis que les frais dispendieux de translation seraient naturellement à la charge des réclamant, prendre l’engagement de placer sur chacun de ces monuments qui ne seraient pas réclamés dans un délai de ……… une inscription inaltérable, portant : Donné au roi pour être placé dans le musée des monuments français, par la famille N……

La position des grandes familles historiques, dont presque tous ces monuments tendaient à consacrer l’illustration, ne comportait plus, en 1816, les moyens de leur assigner une place aussi convenable que celles qu’ils occupaient avant nos troubles ; aussi leur classement dans un musée public avec l’ex munificentiâ obligé, aurait-il procuré aux héritiers de ces grands noms une satisfaction tout autre que celle qu’ils ont recueillie de ces restitutions onéreuses. Elles furent de plus, pour quelques-uns, tellement embarrassantes, qu’à notre connaissance, certains monuments, repris en 1816, gisent encore, mutilés par le transport, par les visiteurs, et corrodés par l’humidité, dans des arrière-cours de fermes.

C’est un spectacle que nous offrait, il n’y a pas longtemps encore, la cour et surtout l’intérieur du cloître de l’ancien musée dont nous parlons. Qui de nous n’y a pas vu, pendant dix-huit ans, des fragments très-remarquables, enfouis sous l’herbe et s’altérant visiblement d’année en année, par les outrages du temps et des