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NOTES.

tant encore en Bohême, en Hongrie, en Pologne, et surtout dans les collections des princes allemands. Il faut que dans sa patrie même, où sa mémoire est aujourd’hui en grand honneur, il n’en ait pas été toujours ainsi, puisque M. Campe s’étonne de ce que ce n’est qu’en 1828 « qu’on a tiré de l’oubli un des ouvrages les plus remarquables de Peter Fischer, conçu dans l’esprit de Raphaël, et exécuté dans son style, bien que ce chef-d’œuvre, qu’il nomme Table commémorative d’Antoine Kressen, soit exposé à tous les regards, dans l’église de Saint-Laurent de Nuremberg, près de l’autel, au second pilier du côté du midi. »

Une autre preuve de cet oubli, au moins temporaire, se tire de ce qu’on ne cite pas l’époque de sa mort. On voit seulement, par la date de quelques-unes de ses fontes, qu’il travaillait encore en 1543, ce qui le rendait à la fois contemporain d’Albert Durer et de Raphaël, et expliquerait le mariage des deux écoles, remarqué par M. Campe, et sensible pour ceux même qui, comme nous, sans connaître la Table de Kressen, ont vu les dessins et les plâtres du monument de saint Sebald.


ARTISTES INCONNUS. — MONUMENTS GOTHIQUES.


(F), page 15.

Ce n’était pas que la gloire, ce véhicule des grandes conceptions, ce point de mire, involontaire même, du génie, fût sans attraits pour ces artistes ; mais ils ne