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Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/40

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DE L’HÔTEL DE CLUNY.

Il existe également en France beaucoup de monuments de cette époque, particulièrement de chapiteaux très-curieux, comme ceux que M. Vitet a fait mouler à Moissac et autres lieux. Ces chapiteaux sont d’autant plus intéressants, qu’ils appartiennent au règne des iconoclastes, et qu’ils servaient de refuge contre leur fureur, pour la reproduction de certains portraits et surtout de beaucoup d’emblèmes symboliques, dont l’étude pourrait offrir à nos Saumaises les moyens d’expliquer quelques points de l’histoire de ces époques ténébreuses.

Viendraient ensuite les élégants prestiges du style oriental, seul produit, au demeurant, de nos migrations aventureuses. Notre magicien trouve le moyen, sans rien détruire, de nous les présenter sous toutes les faces, et d’ajouter encore à leurs combinaisons si variées en nous conduisant, par un cloître et par des galeries toutes pratiquées, dans la jolie chapelle, modèle d’architecture intérieure et extérieure, du côté du jardin ; il vivifie d’ailleurs, à l’orientale, les festons, guirlandes et dentelures de ces arcades, par le jet des eaux de Rungis, qui, par une marche inverse, mais naturelle, d’après les localités, passeraient de l’aqueduc romain aux fontaines mauresques, pour retomber dans les fossés gaulois.

Pour la construction, comme pour la garniture de ces cloîtres et galeries, les matériaux, au train dont on va, afflueraient de toutes parts jusqu’à l’entier épuisement de nos monuments de cette époque[1].

  1. Lors de la transformation, bien inutilement scandaleuse par résultat, de l’ancienne église Saint-Benoît en théâtre du