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Page:Du Sommerard - Notices sur l’hôtel de Cluny et le palais des Thermes.djvu/96

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GALERIE.

un seul intermédiaire qu’il est venu prendre, dans la collection, la place qu’il occupe dignement.

Le Christ à la colonne, de Sébastien del Piombo, bas-relief en poirier, d’une savante exécution et d’un ton dû au vernis du temps, qui ne le cède en rien aux plus beaux bronzes florentins ; plusieurs autres bas reliefs en bois, marbre et albâtre, et quelques tableaux, notamment celui très-curieux[1] de Van Eich (dit Jean de Bruges), représentant saint Pierre-ès-liens en souliers à la Poulaine, termineront notre description de cette partie de la galerie.


ARRIÈRE-GALERIE.


Nous ne nous arrêterons dans la deuxième partie que pour rendre justice à la belle masse et au ton vigoureux d’un meuble de l’époque d’Henri III, où l’on commençait à multiplier les saillies, pour faire du neuf, et à un tableau (Annonciation) de Lucas de Leyde, remarquable, comme celui de Van Eich dont nous venons de

  1. Ce tableau du premier temps de la peinture à l’huile, que Jean Van Eich passe pour avoir trouvée, est à la fois remarquable comme finesse, comme conservation et comme reproduisant très-exactement, dans une scène passée sous Tibère, les costumes et usages de l’époque de Charles VI. L’escarcelle qui pend à la ceinture du seigneur châtelain, geôlier de l’apôtre, explique l’usage des fermoirs d’acier désignés plus haut, et les souliers à poulaines des personnages vous donnent la mesure de la chaussure des personnages secondaires de ce temps ; car si la poulaine d’un simple chevalier portait 18 pouces, celle d’un haut baron était de 2 pieds, et celle d’un prince de 30 pouces. Saint-Foix, t. 5, p. 16 et 17.