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HÔTEL DE CLUNY.

parler, par sa conservation, par la richesse des costumes et par la vérité des détails, en tant qu’ils se rapportent à l’époque du tableau et non à celle du sujet ; car c’était ainsi que les peintres des écoles allemande et flamande des premiers temps entendaient le vrai, et l’obtenaient, sous un rapport du moins, en procédant d’après des modèles à leur disposition, au lieu de créer des suppositions idéales qui ne pouvaient poser. Autrement, en l’absence de l’intérêt et du mouvement que le défaut d’études les empêchait de donner à leurs compositions, ils eussent été privés de leur principale ressource, la reproduction fine et brillante de riches accessoires.


PIÈCE DES THERMES.


Cette petite pièce, qui fait suite à la galerie et qui, par un arrière-cabinet, communique directement avec la grande salle du Palais des Thermes, mérite bien aussi une petite station. La porte, d’abord, provenant de Poitiers, est comparable à ce que la renaissance a produit de plus parfait, et rappelle beaucoup, comme composition, les arabesques ou vitraux d’Écouen, dont deux panneaux figurent dans la collection, et comme travail, les belles portes de l’église de Saint-Macloud à Rouen, exécutées par Jean Goujon, moyennant le modeste salaire de quatorze sols par jour[1]. Ici, et

  1. M. Langlois, dessinateur habile et archéologue très-instruit, qui consacre ce double talent à l’illustration, par souvenirs, de la ville qu’il habite, nous a cité cette particularité, puisée dans les anciens comptes de l’église Saint-Macloud.