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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/109

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discussions théologiques, il lut les ouvrages des incrédules. Voltaire, âgé de cinq ans, apprit par cœur un poème empreint de scepticisme, et dès lors il ne cessa jamais de subir l’influence de cette première lecture. À dix-neuf ans, il fait dans sa tragédie d’Œdipe deux esprits forts de Philoctête et de Jocaste, l’un craignant de n’être rien que le fils d’un roi, l’autre déclarant que la science des prêtres est uniquement fondée sur la crédulité publique. Quand il cessa de croire à l’inspiration des Écritures Saintes, Théodore Parker continua à croire à la divinité de Jésus-Christ jusqu’au jour où la lecture des ouvrages philosophiques de Strauss lui fit perdre à jamais la foi aux vérités évangéliques.

Wilberforce parlant de l’influence de Lyndsey sur son propre esprit s’exprime en ces termes :

« J’étais poussé à cette lecture par une folle curiosité et je fus obligé de m’arrêter après avoir lu une partie du second volume ; car, sans me laisser prendre à la finesse et à la hardiesse de quelques-uns de ses arguments et objections, mon esprit en fut néanmoins si ébranlé et blessé, qu’après avoir abandonné l’ouvrage, je restai deux ou trois jours avant de redevenir moi-même. »