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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/119

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les récits de chasse et d’aventures et ne rêva plus qu’expéditions lointaines. Quelques camarades lui prêtèrent des romans parisiens ; il les lut avec fureur ; ses loisirs ne lui suffisaient plus, il lisait des nuits entières, et même pendant ses heures de classe. Les études s’en ressentirent et de brillantes qu’elles étaient, elles devinrent bientôt médiocres et finirent par être manquées. En outre, une corruption profonde envahit graduellement son cœur. Il s’adonna à toutes les passions, au vin, à la luxure… Il vola même, pour payer les sommes énormes qu’il devait à divers cabinets de lecture. Incapable de travailler, il devint brutal, violent. Un soir, à la suite d’une altercation avec son père, il saisit un fusil et se brûla la cervelle dans le jardin de sa famille.

« Ayant connu ce jeune homme de près et ayant assisté aux débuts de sa décadence, je n’hésite pas à dire que c’est la littérature licencieuse qui l’a perdu. »

On me citait récemment l’exemple d’un jeune homme fort bien doué qui fut réellement rendu fou par la lecture de Rocambole, roman qui paraissait en feuilleton dans le Petit-Journal vers