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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/12

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des proportions effrayantes le nombre des divorces ; on veut à tout prix sa liberté ; un esprit de révolte souffle sur toute la société et ce n’est pas sans une véritable terreur qu’on doit voir apparaître la jeune génération qui vient, avant le temps, s’emparer des droits de celles qui l’ont précédée, en traitant la sagesse des vieillards de routine et l’expérience des gens âgés de sots préjugés. On veut jouir, les parents gênent ; dans la bonne société, on use encore de formes ; on convoite en secret l’héritage paternel, on escompte pour les dissiper des fortunes laborieusement acquises ; dans le bas peuple, on met son père, sa mère à l’hospice, le plus souvent à la rue !

Il n’est pas d’aberrations auxquelles n’entraîne le matérialisme. Outre qu’il dissout les liens sociaux et qu’il déchaîne les passions les plus brutales par un égoïsme effréné, on peut dire que s’il ne fait pas nécessairement de malhonnêtes gens, du moins il sert à justifier tous les vices et tous les crimes.

Il règne en maître dans la société. Les mœurs des classes aisées ont perdu en Europe, et plus spécialement en France, la dignité, le sérieux