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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/11

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triste signe des temps, la loi qui devrait se montrer de plus en plus sévère à mesure que la morale se relâche, se montre, au contraire, plus indulgente et laisse passer impunis une foule de délits et de crimes. Le jeune homme ne connaît de plaisir que celui des sens ; il ravage et souille son être en buvant la volupté à longs traits et à toutes les coupes. Plus que jamais il court dans la voie large qui fait pleurer les mères. Voyez ces blasés qui n’ont pas vingt ans, auxquels il ne reste plus que le dégoût de la vie et le pesant fardeau d’une constitution délabrée, et qui font de plus en plus baisser le niveau de la santé publique en fournissant des générations énervées. Cette déchéance physique, fruit de la déchéance morale, se trouve aussi dans les productions de la pensée. Goethe se plaignait déjà dans sa vieillesse de la débilité générale de l’esprit ! Que dirait-il de nos jours où nous voyons la force intellectuelle devenir toujours plus rare, les œuvres médiocres remplacer les conceptions viriles. Car, ne l’oublions pas, il en est des productions intellectuelles comme des actions morales.

L’honnêteté de la femme diminue, l’autorité paternelle s’affaiblit, de jour en jour s’élève dans