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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/121

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la lecture des écrits de Piron et de Voltaire tels que Candide, ont perdu la pureté de leur âme, ont dû être chassés de l’établissement pour leur inconduite. Plus tard la plupart d’entre eux ont brisé leur avenir par la légèreté de leurs mœurs.

C’est ainsi qu’un jeune écolier de quinze ans à peine, passionné pour les lectures malsaines qu’il dévorait pendant la nuit, malgré les défenses sévères de son père, finit par déserter le foyer domestique, pour courir d’aventure en aventure ; appauvri et malade, il est allé d’hôpital en hôpital, jusqu’à ce que, arrêté un jour dans la rue comme fauteur de désordres, au milieu de circonstances aggravantes, il a été mis en prison, où il est mort, dans la fleur de l’âge, des suites de sa vie déréglée, en maudissant les livres qui avaient fait de lui la honte de sa famille.

Les mauvaises lectures exercent une influence particulièrement diabolique sur les jeunes gens que leurs études, leur vocation retiennent loin du pays natal. Pour tromper la nostalgie, on lit ; et si le livre est mauvais il saisit, captive, étreint beaucoup plus facilement. On emprunte à un camarade, qui lui aussi veut combattre l’ennui, le