Aller au contenu

Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
12

ter ces classes opulentes qu’elle envie. Il est facile de se transformer en Salluste et de déclamer contre une immoralité qu’on partage et qu’on a contribué à créer. »

Voilà comment la sensualité, en tuant dans les cœurs qu’elle dessèche tant de belles aspirations, fait constamment baisser le niveau de la conscience publique.

Parmi les nombreuses causes qui hâtent les progrès du matérialisme, il en est deux qui favorisent tout spécialement son influence néfaste sur les mœurs : l’ignorance chez les uns, chez les autres la lecture de mauvais livres. Dans l’un et l’autre cas des chiffres statistiques le démontreraient victorieusement. Pour prouver la connexité qui existe entre le vice et l’ignorance, quoi de plus éloquent que cette statistique faite récemment parmi les criminels, et qui établit clairement que plus des quatre cinquièmes des détenus ne savent ni lire ni écrire. Et pour ceux qui savent lire, s’ils cherchent dans les produits malsains d’une littérature corrompue, la satisfaction de leur curiosité, les effets de semblables lectures ne sont-ils pas encore plus pernicieux que ceux de l’ignorance ?