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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/142

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minable et qu’elle y était tombée à la suite de la lecture d’une brochure dont elle me donnait le titre. »

Une jeune femme mariée, sans enfants, après avoir eu une jeunesse facile, pendant laquelle le goût de la lecture des romans s’est développé outre mesure, a vu sombrer sa position, à plusieurs reprises, par le fait de sa passion qui l’entraînait à négliger ses devoirs vis-à-vis de son mari et d’elle-même. Lorsque le mari, qui était enclin à boire, se livrait plus que de coutume à son penchant, qu’elle-même avait perdu ses clients, que la misère la plus complète hantait son logis, elle cessait momentanément ses lectures, se présentait de nouveau dans les ouvroirs pour obtenir du travail ; puis elle s’efforçait de ramener son mari dans une bonne voie, mais au bout de quelques mois, lorsque tout allait bien et semblait promettre un avenir meilleur, le cabinet de lecture recommençait à séduire et à attirer la malheureuse, et tout était à recommencer ; ainsi pendant plus de dix ans cette famille ne se relevait chaque fois de ses chutes que pour retomber encore.

Moins étendue, mais non moins néfaste que