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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/145

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on suit les débats d’une de ces causes criminelles dont les journaux donnent chaque jour les sinistres détails à leurs abonnés avides de nouveautés, on voit dans le plupart des cas bien nettement accusée l’action de la mauvaise littérature. Par elle, la notion du bien et du mal commence à être faussée ; le vice se développe petit à petit par des concessions arrachées à la conscience, puis il se consomme dans la fange, pour finir dans la honte, la prison et la misère. « La maison du paillard, dit l’Écriture, sera réduite à un morceau de pain. »

En lisant ces comptes rendus écœurants des Cours d’assises, qui vous font toucher au doigt les effets directs de la mauvaise presse, et en pensant au nombre de ces faits de perdition qui sont restés dans l’ombre, on frémit en songeant à l’immense quantité de livres qui accomplissent dans les ténèbres et chaque jour leur œuvre de mort.

Quand même on ne connaîtrait pas ces faits particuliers qui prouvent l’action corruptrice des mauvais livres, il suffirait de lire les grands et petits journaux à l’article des faits-divers pour voir ce qu’ils ont produit depuis tantôt cinq ou