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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/160

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tation ; de même, la communauté d’un régime moral produit en eux la communauté des idées et des affections. Faire nos lectures en famille, c’est habituer nos esprits à faire leur repas en commun.

Mais la destruction et la suppression des mauvais livres ne suffisent pas pour guérir le mal ; il faut décidément leur substituer une bonne littérature. Le goût de la lecture est un filon qu’on doit exploiter pour le bien comme on l’exploite pour le mal. Pourquoi ne pas en tirer profit, et ne pas user de ce puissant levier pour relever le sens moral ? Pourquoi toujours reculer devant le fléau, et sur le terrain qui nous occupe, pourquoi douter de l’efficacité de bons écrits à opposer aux mauvais ? Pourquoi admettre que les belles qualités qui honorent l’humanité, le courage, le dévouement, la loyauté sont sans effet sur les masses ? Pourquoi ne pas croire que les pensées grandes, nobles, généreuses et belles éveilleraient un écho au sein du peuple ? Pourquoi les publications du jour, au lieu de repaître leurs lecteurs des récits écœurants du vice, ne leur présenteraient-elles pas plutôt les nobles modèles de la vertu ?

L’imagination a des besoins qu’il faut satis-