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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/159

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confond avec les siens les mouvements de son âme ! Ce même plaisir qui, pris sans guide, offrirait un piège dangereux servira à orner son esprit, à étendre ses idées, à former son jugement ; il nourrira son cœur des précieuses émotions de la vertu et du feu divin de la piété. »

On sait tout le prix que les moralistes attachent aux lectures de famille bien suivies et bien dirigées. Ils nous disent qu’elles ont un double avantage. Tout en moralisant, puisqu’elles sont nécessairement pures, elles créent des habitudes d’intérieur en réunissant à certaines heures fixes ceux qui habitent sous le même toit ; elles agissent sur tous en même temps, et, en augmentant le nombre de leurs points de contact, resserrent nécessairement les liens de la parenté. À la longue, la communauté d’instruction et d’émotion qui résulte de ces lectures rend semblables les esprits et les cœurs. L’on vit dans une même atmosphère de pensées et l’on se comprend parce que l’on a puisé aux mêmes sources. De même qu’au physique l’hygiène et les habitudes d’une famille finissent par influer sur tous ses membres au point de leur donner des besoins identiques pour ce qui regarde la nourriture, les vêtements, l’habi-