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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/172

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dre servante peut se procurer facilement des Bibles accompagnées de cartes, de notes, d’explications. On a tout fait dans ce pays, non pas seulement pour rendre la Bible populaire, mais pour diriger les regards vers elle et la mettre à la portée de toutes les intelligences. Il en est résulté une littérature biblique nationale, des livres excellents pour l’enfance, des hymnes et cantiques, de bons ouvrages à la fois littéraires, scientifiques et religieux, des revues et journaux où l’élément sérieux domine. À nos yeux le meilleur remède à opposer aux déplorables publications du jour est celui dont les Anglais ont fait usage.

Coleridge, dans un de ses sermons, prouve l’histoire à la main que la plus large part de nos connaissances et de notre civilisation est due directement ou indirectement à la Bible ; qu’elle a été le principal levier grâce auquel le caractère moral et intellectuel de l’Europe a pu atteindre le rang comparativement élevé qu’il occupe aujourd’hui. Il établit la différence marquée qui distingue ce livre des ouvrages qu’il est de mode de citer comme guide et comme autorité en morale, en politique et en