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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/174

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doivent l’une et l’autre exercer une influence salutaire ?

Vient d’abord la grave question des romans. Doit-on en encourager ou non la production ? Doit-on les bannir de la littérature et des bibliothèques populaires ? Nous ne pensons pas qu’on doive les repousser entièrement, nous croyons plutôt qu’ici, comme partout, il y a du bon et du mauvais et qu’il s’agit de choisir. Il y a quelque chose de vrai dans l’opinion de ceux qui prétendent que le roman est une forme de la pensée légitime, qu’il répond à un besoin de l’esprit, que la fiction, cette vive image des choses du cœur, est au fond un roman en raccourci, et que la parabole, ce mode d’enseignement particulièrement affectionné du Seigneur, n’est pas autre chose qu’une fiction.

« Si l’on enlevait d’un coup de filet tous les romans, m’écrivait un jour une femme d’esprit, et que l’on murât la porte des bibliothèques qui en contiennent comme jadis le curé de Don Quichotte, on appauvrirait le monde des idées et les âmes ne s’en porteraient pas mieux. »

Si nous pensons que les ouvrages d’imagination doivent avoir une place dans le catalogue