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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/180

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les belles paroles de M. Ernest Naville qui disait en parlant de la vie des hommes remarquables : « Par ce moyen on aurait répandu le livre de morale par excellence : la morale en action. L’homme sera toujours pour l’homme l’objet d’étude le plus intéressant, et quoi de plus propre à élever et à élargir les idées que d’ouvrir aux intelligences les plus grands horizons de l’histoire et de l’action providentielle dont les personnalités éminentes sont les principaux instruments. »

Notre littérature est malheureusement pauvre en biographies qui soient en rapport avec les besoin de la jeunesse. Nous voisins d’outre-mer, en revanche, possèdent un grand nombre d’ouvrages de ce genre et ils en font un très heureux usage en éducation. La vertu considérée en elle-même, la vertu abstraite, n’est pas comprise par les enfants. C’est pour eux quelque chose de vaporeux et d’insaisissable. Un beau trait, au contraire, frappe toujours. C’est la vertu avec un corps, la vertu réelle, celle dont on se fait aisément une idée, celle qu’on est porté à aimer et à imiter. Les exemples d’une moralité élevée donnent à l’instinct du beau une vivacité et une force qui en assurent le pouvoir.