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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/193

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vétérinaire ; — Industrie et économie agricoles ? — Pourquoi ne pas faire lire aux campagnards des ouvrages de nature à détruire les erreurs qui existent encore parmi eux ? Malgré les progrès de l’instruction, beaucoup de nos paysans s’abandonnent encore à des superstitions ridicules et propagent de grossiers préjugés.

La basse Bretagne, par exemple, n’offre-t-elle pas l’emblème de la superstition telle qu’elle était presque au moyen âge ? Dans ces campagnes arides, que de préjugés, d’erreurs et d’abus n’y aurait-il pas à déraciner ! Nulle part dans le monde entier le peuple des campagnes n’est aussi superstitieux que dans la vieille Armorique ; là on croit naïvement qu’il ne faut jamais aller habiter une maison neuve sans l’avoir au préalable arrosée du sang de quelque bête, ne serait-ce que du sang d’une poule ; que saint Médard ayant la main coupée, Dieu la lui fit repousser comme une patte d’écrevisse ; que saint Conogan traversait l’Océan sur une auge de pierre et qu’il suffit de se frotter contre ce singulier esquif encore conservé à Beuzit, pour se guérir de la goutte, des douleurs rhumatismales et des maladies nerveuses. Un volume entier ne suffirait