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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/203

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Piqué au vif par cette courte réplique, le malade voulut reprendre l’ouvrage. Il le lut cette fois bien attentivement, et lorsqu’il revit le chapelain : « Vous aviez bien raison, lui dit-il, je n’étais pas à la hauteur, mais maintenant j’ai compris. Quel beau livre ! N’en avez-vous pas d’autres de ce genre à me prêter ? »

Dans cette œuvre de moralisation par le livre, la Société Franklin a rendu de très grands services en France. Elle s’est mise à l’œuvre courageusement, s’interdisant toute polémique, se condamnant d’avance à la tâche, toujours un peu ingrate, de ceux qui restent en dehors de la politique militante ; mettant son ardente passion pour le bien public sous l’égide d’une neutralité qui lui permet de s’associer tout esprit vraiment libéral et populaire, elle cherche à répandre la lumière et non à passionner, parfaitement convaincue qu’elle atteindra mieux son but en n’admettant pas dans ses catalogues des livres de controverse. Les faits lui ont donné raison. Elle a réuni autour d’elle tous les hommes de bonne volonté, triomphant de la routine qui, au commencement de sa fondation, s’était montrée hostile à l’œuvre. L’instruction du Ministre de