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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/204

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la guerre, en date du 18 janvier 1875, recommande officiellement le catalogue de la Société Franklin au service des bibliothèques de troupes (car c’est toute une œuvre de moralisation à faire que de fournir des livres aux soldats pour lutter contre le désœuvrement). La Société Franklin travaille activement aussi pour fonder des bibliothèques d’ouvriers et d’employés dans les villes, des bibliothèques de village pour les paysans et des collections spécialement fondées au fond des bois de l’État en faveur des gardes forestiers. On raconte qu’un jour, un de ses vice-présidents en tournée aperçut, à la porte d’une maison foraine, un homme aux cheveux blancs, qui faisait une lecture à deux ou trois femmes et à une multitude d’enfants, tous attentifs et souriants. Le volume qu’il tenait en ses mains portait l’uniforme de la Société Franklin, relié en toile grise. « Avec des livres, dit le forestier à son visiteur, nous nous croyons encore chez nous. » C’était un vieil Alsacien.

D’après les statistiques officielles et celles qu’a publiées la Société Franklin, il y a aujourd’hui, en France, en comptant les bibliothèques scolaires qui prêtent des livres aux adultes et les