Aller au contenu

Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/213

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
211

constance imprévue ferait tomber sous sa main. Il n’est que trop vrai qu’il ne suffit pas d’avoir beaucoup de bonnes choses, il faut savoir en profiter ; ce n’est pas assez non plus d’avoir beaucoup de livres excellents, il faut aussi savoir lire avec profit ; or il est reconnu qu’il est petit le nombre de ceux qui savent lire ainsi, relativement au grand nombre de lecteurs de bons livres. Il faudrait donc créer une vaste association de personnes sachant lire afin d’apprendre aux autres l’art de lire avec profit ; elle pourrait prendre le nom de Société de la lecture ou tout autre nom qui lui conviendrait. Il faudrait qu’en chaque ville surtout elle fut aussi nombreuse que possible, qu’elle se divisât en autant de sections qu’il y aurait de salles de lecture dans la localité. Chaque section devrait s’entendre avec un bibliothécaire ; elle se hâterait de prendre connaissance du catalogue de la bibliothèque, du caractère de ses ouvrages et des lecteurs qui la fréquentent. Tandis que le bibliothécaire s’occuperait de recevoir les livres rentrants et d’inscrire les sortants, les membres de l’association s’attacheraient à guider les lecteurs dans le choix des livres qui leur conviendraient et à leur donner