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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/227

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reusement crient dans le désert, cette feuille volante serait la sentinelle vigilante qui donnerait le signal d’alarme, elle serait lue forcément, mais à la condition qu’au sérieux du fond elle joignît ce que les Anglais nomment l’humour.

Pour alimenter cette feuille volante, les sujets ne manqueraient pas ; le principal c’est qu’elle parût. À cinq centimes le numéro tout se vend. Supposez un tirage hebdomadaire de 50,000 exemplaires, quel bien ne ferait-on pas ?

Aujourd’hui, comme autrefois, le pamphlet est une force sur laquelle il faut compter ; les livres n’ont jamais fait, en bien et en mal, ce qu’ont fait les feuilles volantes. Exemples celles de Pascal, de Franklin, d’Erasme, de Courier, de Béranger.

Toute cette diffusion de lumières, qui s’opère parmi le peuple, au moyen des bibliothèques, des conférences et des journaux doit être nécessairement tempérée par des principes éducatifs. Nous avons vu au début de cette étude se dresser devant nous le grave problème de l’instruction ; nous avons reconnu que, si d’une part elle était indispensable à l’homme pour sa moralisation, elle était pour lui comme une arme à deux