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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/228

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tranchants et que les lectures qu’elle lui permettait de faire pouvait lui devenir un piège. On le sait, tout accroissement de puissance suppose des tentations et des dangers, implique une responsabilité nouvelle, exige dès lors dans la raison et dans la conscience une règle et un contrepoids. L’instruction rentre à ce point de vue dans la catégorie de tous les instruments mis au service de l’humanité. C’est le plus puissant et le plus parfait de tous, mais il peut d’autant moins se passer de la moralité. Il faut qu’il prenne pour base les principes de l’honnêteté la plus absolue. Ne disons pas avec M. Manuel :

Tout homme qui sait lire est un homme sauvé.

Ne disons pas non plus avec certains alarmistes que tout homme qui apprend à lire est bien près d’être un homme perdu, et que la société se déprave en s’éclairant ; répétons, en prenant une voie intermédiaire entre ces deux opinions paradoxales, chacune dans son genre, qu’en présence des tentations de toute nature qui font le siège des centres ouvriers, qu’en présence de toutes ces propagandes socialistes qui menacent