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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/234

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C’est cette infâme trafic que la société dont nous venons de parler surveille avec un soin et une persévérance dignes de tous éloges et dont elle paralyse en partie les effets ; les marchands, sachant qu’ils sont observés continuellement, sont sans cesse sur leurs gardes et ne peuvent donner toute l’extension qu’ils voudraient à leur hideux commerce.

Un fait navrant à constater, c’est que, malgré les avertissements que cette société envoie aux chefs d’institutions, ces derniers n’encouragent aucunement ses nobles efforts. En vain leur adresse-t-on des appels successifs pour les éclairer au sujet de ce trafic scandaleux ; le plus souvent on n’obtient pas la moindre réponse.

Un catalogue des écrits les plus indécents fut envoyé un jour à l’un des élèves d’un grand établissement d’éducation en Angleterre. Ce prospectus tomba entre les mains de l’un des maîtres, qui en nantit la société. Cette dernière, après de longues et coûteuses recherches, parvint à mettre la main sur un vieux récidiviste en pareille matière et acquit la certitude qu’il était le coupable. Eh bien, non seulement le Conseil de direction du pensionnat refusa d’entrer dans les