Aller au contenu

Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
23

ment agitées par les journaux, qui discutent dans leurs colonnes les sujets scientifiques et industriels les plus variés, la littérature légère trouve en général peu de place. Les livres, à peu d’exceptions près, ne sont pas d’une nature malsaine ou frivole. Il y circule bien des romans et des ouvrages d’imagination dont les sujets sont pris en dehors de la vie réelle ; mais ce ne sont pas là les livres que recherche un peuple qui lit pour s’instruire et demande à ses lectures autre chose qu’une simple agrément. Les ouvriers, les femmes et les hommes du peuple lisent, après les ouvrages politiques et les journaux, des livres d’histoire et de voyages et des traités scientifiques. Le niveau des lectures est décidément bien élevé.

Un voyageur raconte qu’un jour, dans l’une des rues de New-York, s’étant approché d’une pauvre vieille femme qui faisait la lecture, tout en vendant des objets de la plus minime valeur, il s’aperçut avec étonnement que le livre tenait à la main était un recueil des poésies de Longfellow. D’ailleurs aux États-Unis, la presse religieuse joue un très grand rôle, les ouvrages d’imagination revêtent souvent un caractère