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Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/251

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pays, de sociétés comme celle dont nous avons parlé et dont le but est de provoquer la répression des délits commis par la voie de la presse, par les gravures et emblèmes obscènes, etc., est encore un remède insuffisant. Car, en premier lieu, il est malheureusement trop certain que les bons ouvrages, fussent-ils répandus à profusion, pourraient bien ne pas être lus par ceux-là même qui auraient le plus besoin de les lire, c’est-à-dire par ceux qui font leurs délices des mauvais livres ; d’ailleurs, les chances de succès sont fort inégales entre les écrits qui s’adressent aux passions et ceux qui ne parlent qu’à la raison. En second lieu, tous ces moyens divers que nous avons proposés pour remédier aux inconvénients de la mauvaise littérature ne sont en quelque sorte que des moyens curatifs, des contre-poisons dont le but est de neutraliser l’influence des poisons.

Mais ne vaut-il pas mieux prévenir la maladie que d’avoir à la guérir ? N’est-il pas préférable d’empêcher la distribution des poisons que de rechercher avec peine les meilleurs antidotes ? Nous pensons que pour un homme éclairé et moral, que pour un chrétien, prévoir le mal c’est y pourvoir. Aussi le rétablissement de la