vères pour qu’elles soient efficaces. Nous voulons surtout établir que, dans l’intérêt de la société comme des individus, il serait à la fois plus habile et plus moral de prévenir les délits que d’avoir à les punir, et c’est en vue de cette œuvre préventive que nous demandons le rétablissement de la censure. Car, dans toutes les matières qui tiennent à l’ordre public, à la religion, à la morale, aux mœurs, je gouvernement n’a pas le droit d’abdiquer et de se reposer uniquement sur la sagesse et de la modestie, d’ailleurs fort rares, des écrivains, ou sur l’initiative et les efforts des particuliers en vue de remédier au danger. Le gouvernement doit les garanties au public, et seule la censure préalable des écrits peut fournir ces garanties.
On s’oppose, il est vrai, à la censure, au nom de la liberté de pensée qui est due à chaque homme. Mais ici, il faut faire une distinction importante. L’écrivain, tant qu’il fait un ouvrage, n’est qu’un particulier qui écrit par amusement ou pas instruction ; et nul ne saurait lui contester ce droit ; mais dès que son écrit sort de ses mains pour paraître dans le public, l’écrivain devient en quelque sorte un homme public et par